Beauté fatale:

Les nouveaux visages d'une aliénation féminine.

La journaliste Mona Chollet dépeint en 2012, "les nouveaux visages d'une aliénation féminine" dans son ouvrage Beauté Fatale: les nouveaux visages d'une aliénation féminine. L'auteure s'attaque aux dictats de la beauté et à la pression quotidienne auxquelles les femmes et les fillettes sont confrontées. L'essayiste donne une dimension nouvelle à la presse féminine, aux publicités et séries télévisées. Pouvant être considéré comme un ouvrage militant, la pensée de Mona Chollet inspire le Studio Paul et Virginie.

Une féminité stéréotypée

Lorsque l'on évoque le mot féminité les premiers mots venant à l'esprit sont le plus souvent: jupe, maquillage, poitrine, minceur. Les femmes sont ainsi constamment ou presque définies par leur physique. S'inscrivant contre la tyrannie de la beauté que nous instaure le monde dans lequel nous vivons, Mona Chollet construit sa dénonciation à travers l'étude de notre quotidien. Elle invoque de ce fait, les mécanismes à l'origine de l'aliénation des femmes. Tout commence lorsque la femme à devenir n'est qu'une petite fille. Celle-ci rêve alors de prince charmant, de maison et d'enfants sans même savoir pourquoi. Cela semble inné. Interrogeant l'éducation des petites filles, l'auteure y voit une sexualisation précoce. A travers les vêtements, les couleurs ou encore le souhait de se maquiller, les petites filles sont exposées très jeunes à cette féminité et intègrent que l'esthétique et le traitement de leur corps doivent être pris au sérieux.

L'intégration de l'apparence de la femme

Lors du premier chapitre de l'ouvrage, l'auteure met en évidence les dichotomies traditionnelles : l'homme est destiné aux affaires, la femme attire les regards masculins. De ce fait, l'homme est rattaché à la pensée, aux affaires et au monde extérieur. La femme réside dans l'intimité de la maison et dans l'intimité de son corps. Il n'est alors pas étonnant de s'apercevoir que la beauté et le soin sont des éléments propres à la femme. Ces dernières années, un changement s'opère avec l'émergence des mouvements LGBTQ+ et des non-binaires qui s'approprient les codes d'origine réservés aux femmes. Au fil des années, l'on s'aperçoit de plus en plus que les femmes intègrent cette aliénation. Regardées comme des objets de désirs et de séduction, l'idée dominante de la féminité comme forme de subordination persiste. D'une part car depuis leur tout jeune âge être belle et désirable doit être un travail constant. D'une autre part car Internet et les industries de la beauté occupent une place prépondérante dans la production de cette aliénation.

Le rôle d'Internet et de la culture de masse

Les injonctions de la beauté, les industries de mode ou encore les influenceuses sur Instagram sont porteurs de complexe. L'auteur décrit cela comme une "aliénation participative". Face à ces industries relayées sur Internet et les réseaux sociaux, les femmes éprouvent des complexes parfois infondés ou naissants. Générés par les diktats de la beauté, les complexes sont nombreux tels que l'obsession de la minceur longtemps dénoncés dans l'industrie de la mode notamment. Ces injonctions donnent alors naissance à de nouveaux besoins: régime, recours à la chirurgie ou autres techniques d'embellissement. Le rôle d'Internet n'est alors pas à minimiser. Avec l'apparition de nouveaux réseaux sociaux tels que TikTok et l'utilisation massive d'Instagram, la responsabilité d'Internet et des réseaux sociaux se voit alors renforcée. Le métier d'influenceur Instagram ou de mannequins/hit girls se sont vus accentués ces dernières années. Les nouvelles technologies de retouches permettent alors de montrer ce que l'on souhaite à qui on le souhaite.

Au fil de l'ouvrage, l'essayiste questionne également les industries de mode dans leur choix de modèle. Elle évoque effectivement les relents racistes de l'industrie de la mode en soulignant le choix de mannequins blancs lors de campagnes publicitaires. Elle accorde une importance à l'évolution du corps selon les époques et la manière dont ce dernier est toléré par la culture de masse. Aujourd'hui le corps idéal s'apparente le plus souvent à une femme avec des courbes et une taille très marquée. Cela n'a pas toujours été le cas. Au début des années 1990 et jusqu'aux années 2010, la femme idéale est décrite comme filiforme à l'instar de Kate Moss surnommée alors "la brindille".

Studio Paul et Virginie: être une femme sous l'œil de l'objectif

Photographe mariage, aussi photographe grossesse et portrait et avant tout femmes, la réflexion et la critique apportée par Mona Chollet nous interpelle et nous inspire. Parfois en robe de mariée, en attente d'un heureux événement ou bien simplement tel qu'il est, nous le sublimons au travers de notre appareil. Le travail de la journaliste encourage à la réflexion que l'on soit femme ou non, que l'on se sente femme ou non. A travers des recherches et des références sociologiques, Mona Chollet nous offre une réelle réflexion sur la féminité. Sensibles à ses écrits, nous avons pour objectifs de créer des images non stéréotypées et non sexualisées.